Bouddhisme
- Le 26/09/2018
Difficile de dire de quoi est fait le bouddhisme.
Difficile de dire ce que partagent vraiment les centaines de millions de bouddhistes recensés sur notre planète.
On connaît le programme élaboré par le prince Gautama, 5 siècles avant notre ère.
Celui qu’on appellera ultérieurement le Bouddha (l’Eveillé) fait le constat que la vie est faite de souffrance, de renaissances sans fin ; que chacun paie inexorablement les fautes de ses vies antérieures.
La solution qu’il préconise : la suppression du désir, qui doit conduire à la fin de la souffrance, à l’arrêt du cycle des renaissances, à l’Eveil.
On comprend que ne rien désirer, n'être attaché à rien ni personne, réduit l'exposition à la souffrance.
Le programme conduisant à l'Eveil est si radical qu’on est tenté de lui en préférer un autre, à peine plus radical et beaucoup plus simple à réaliser : la mort.
Les bouddhistes de toutes obédiences croient qu’une personne n’est qu’un ensemble illusoire de phénomènes matériels et mentaux ; qu’une personne, ça n’existe pas.
Mais alors… qui renaît ? qui souffre ?
Les réponses à ces interrogations sont confuses.
Il est question d’un flux de conscience porté par un karma impersonnel, fait d’actions bonnes et mauvaises, chaque action portant sa rétribution ; le flux de conscience se promènerait d’un être physique à un autre...
Dans son roman Siddharta, Hermann Hesse fait se rencontrer son héros et le prince Gautama.
Siddharta sera convaincu que le prince s’est sauvé, s’est « affranchi de la mort ». Il lui dira combien il admire sa doctrine, cette belle mécanique d’enchaînement de causes et d’effets ; il lui dira aussi que le prince lui-même est un coin dans cette mécanique puisqu’il l’enraye ; il lui dira enfin que ce n’est pas sa doctrine qui a sauvé le prince mais « ses propres recherches sur sa propre route », que « personne n’arrive à cet affranchissement au moyen d’une doctrine ».
On suivra Siddharta, en regrettant de ne pas avoir comme lui rencontré le Bouddha.