Prétention
- Le 27/10/2018
« Pour qui se prend-il ? »
Cette question m’accompagne depuis longtemps.
Elle était déjà posée par mes camarades d’école. Plus jeune qu’eux car en avance, j’étais aussi plus petit. J’ai adopté assez tôt, pour me grandir, un port de tête altier qui m’a fait juger prétentieux.
Ce jugement m’a longtemps affecté ; il ne m’affecte plus aujourd’hui.
Mon blog a réveillé la question par la référence à Montaigne, par l’usage répété du je.
La réponse à la question est simple : je me prends pour un sapiens, à part entière, ni plus, ni moins.
Je fais dans mon blog l’exercice qu’a fait avant moi le sapiens Montaigne dans ses Essais, exercice qu’il a engagé comme moi lorsqu’il s’est retiré de la vie active.
Tout nous sépare : son éducation, entouré de précepteurs et domestiques sommés par son père de lui parler latin ; sa vie de seigneur, ami personnel du futur roi Henri IV ; son caractère ; sa vision du monde.
Tout, sauf l’exercice qu’il décide d’engager en 1572 : son avertissement au lecteur est le mien.
Comme Montaigne, et plus légitimement que lui, « j’expose une vie humble et sans gloire ».